Monsieur Ahmed KARMAOUI Le décès d’Ahmed me fait beaucoup de peine. Notre première rencontre remonte à 50 ans ! J’étais alors élève à St François. Je le vois encore, début septembre des années septante, traverser la cour avec son copain Jalil : Cheveux longs bouclés, coiffé d’un béret (qu’il ne garda pas longtemps) trainant une allure complètement décontractée-« cool »- assez inhabituelle au collège. De suite, nous avons sympathisé. Il faut dire que nous n’étions guère plus jeunes que lui ! Je le revis quelques années plus tard à mon retour rue Victor Libert, comme enseignant cette fois. Ahmed était devenu responsable des cuisines et à St François, c’était un poste important ! Je fis aussi en même temps la connaissance de Christiane, son épouse. Nos carrières se côtoyèrent alors plusieurs décennies, au fil des différents remembrements de l’enseignement libre marchois et Ahmed tint son poste de responsabilité avec une compétence sans faille. Ce fut toujours un plaisir de parler avec lui. Ahmed avait gardé un souvenir très fort des Franciscains et il les évoquait souvent avec un brin de nostalgie. Il regrettait ce sens de l’ordre, de la discipline et de la politesse, marques de fabrique de l’établissement, qu’il voyait disparaître peu à peu. Je fus impressionné du courage et de l’ardeur au travail tant d’Ahmed que de Christiane, de la magnifique famille qu’ils avaient créés tous deux. Ahmed m’avait appris trois mots marocains un peu « particuliers » quand j’avais 18 ans. Pendant plus de trente ans, ils furent notre « private joke ». ET quand il me croisait, l’un de ces mots fusait… suivi d’un rire commun ! Adieu mon cher Ahmed !
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